Bilan culturel #4 - Mai 2020

🎬Films :

Un mauvais fils (1980) de Claude Sautet ★ 7/10

Patrick Dewaere, toujours impeccable et très poignant, incarne ici ce « mauvais fils » qui revient chez son père après plusieurs années en prison. Dans un contexte social tendu, les relations entre les deux le sont tout autant. On suit alors les pérégrinations de ce mauvais fils, qui va tenter tant bien que mal de se réadapter à la société et de trouver sa place. Le film, véritable drame social, émeut.

Monsieur (2018) de Rohena Gera ★ 8/10 ♡

Ratna, jeune veuve a quitté sa campagne pour venir travailler à Bombay. Elle travaille comme domestique chez Ashwin, jeune homme de bonne famille. Alors qu'ils viennent de mondes très différents, et contre toute attente, une relation de confiance va se tisser entre eux. À travers cette histoire, Rohena Gera dresse avec douceur et justesse le portrait d'un pays où le poids des traditions est encore très lourd. Les deux acteurs sont très bons et donnent vie à ces deux très beaux personnages. Le personnage de Ratna, malgré sa situation peu enviable, est volontaire et déterminée à se construire la vie dont elle rêve. Ashwin, las et tiraillé entre les attentes de la société et ses envies profondes, est lui aussi très touchant. Drame social avec une touche de romance, ce joli film indien m'a donné très envie d'explorer le cinéma de ce pays.

Nausicaä de la vallée du vent (1984) de Hayao Miyazaki ★ 6/10

→ Dispo sur Netflix

J’ai beaucoup aimé le style, le message et la poésie qui se dégage du film, mais il y clairement quelques longueurs et j’ai fini par m’ennuyer.

La Ruée vers l'or (1925) de Charlie Chaplin ★ 7/10

→ Dispo sur Netflix

Le comique de Chaplin n’a pas pris une ride. Ce comique de gestuelle, presque « cartoon » arrive encore à nous captiver et à faire rire aujourd’hui.

Be natural : l'histoire inédite d’Alice Guy-Blaché (2020), documentaire de Pamela B. Green ★ 7/10 ♡

Son nom est encore trop méconnu, pourtant, elle est l’une des pionnières du cinéma tel qu’on le connaît, il s’agit d’Alice Guy. Ce documentaire, construit comme une investigation et narré par Jodie Foster, ne manque pas de rythme et le sujet est passionnant. Je connaissais Alice Guy car j’avais fait déjà fait des recherches sur elle dans le cadre de mes études, mais j'ai tout de même été révoltée par ce documentaire. Malgré sa contribution immense au cinéma et son esprit novateur, l’histoire l’a totalement effacée, pour ne retenir que des hommes, les frères Lumières, Méliès, Gaumont (avec qui Alice Guy travaillait d’ailleurs). Que l’on s’intéresse ou non à l’histoire du cinéma, je trouve ce type de documentaire important, pour réhabiliter les femmes qui ont été effacées de l’histoire.

L’irrésistible ascension d’Amazon (2017), documentaire de David Carr-Brown

→ Dispo sur Arte

Ce documentaire, bien qu’assez complexe, met en lumière les dangers que représente l’enseigne et la soif de développement de Jeff Bezos, le PDG d’Amazon. Certaines parties sont glaçantes. Le fil conducteur part un peu dans tous les sens, et il faut s’accrocher, mais c’est intéressant néanmoins.

Dog pound (2010) de Kim Chapiron ★ 8/10 ♡

Scum (1979) d’Alan Clarke ★ 8/10 ♡

→ Dispo sur LaCinetek

L’un de mes coups de cœur du mois, la critique complète est dispo ici

Une fille facile (2019) de Rebecca Zlotowski ★ 6/10

→ Dispo sur Mycanal

Le postulat de départ me tentait beaucoup. En effet, on suit, le temps d’un été, la jeune Naïma et sa cousine Sofia, cette « fille facile » plus âgée, plus libérée (incarnée par Zahia Dehar). Toutes les deux, elles vont vivre un été fort et marquant. J’ai apprécié le traitement du personnage de Sofia, que le film ne juge à aucun moment. Seulement, dans ce récit initiatique il n’y aucune évolution des personnages. Naïma reste extrêmement passive et reste la même du début à la fin. Côté actrices, Mina Farid qui incarne Naïma s’en tire plutôt bien, mais alors le jeu de Zahia n’est vraiment pas naturel.

La collectionneuse (1967) de Eric Rohmer ★ 6/10

→ Dispo sur Arte

Il y a quelque chose de fascinant dans la façon qu’à Rohmer de poser un cadre hors du temps, plein de poésie et de rêveries, et de nous entraîner dedans. L’esthétique est toujours très soignée, mais je regrette quand même les dialogues un peu trop solennels et pompeux.

Je regrette également qu'ici, Haydée, pourtant personnage central, soit réduite à être un accessoire, un objet de fascination pour Adrien. Il aurait été intéressant d'avoir son point de vue à elle. J'ai trouvé que son personnage n'avait pas beaucoup d'épaisseur, on ne sait pas grand-chose d'elle, hormis qu'elle est libérée et séduit nombre d’hommes. Le film lui donne peu la parole, et le fait que la voix off d’Adrien rythme le film, renforce cela. Finalement, j'ai eu la même sensation que devant Le genou de Claire, selon moi ce sont des films, avec certes des qualités indéniables, mais dont le propos a mal vieilli.

Ce qui nous lie (2017) de Cédric Klapisch ★ 7/10     En l'espace d'un an, au milieu de ces vignes Bourguignonnes, une fratrie va se retrouver, se disputer, s'aimer et grandir. J'ai adoré l'utilisation des couleurs, que ce soit les couleurs changeantes de la vigne au gré des saisons, ou bien les couleurs que portent les trois frères et sœurs. Toujours dans des tons foncés bleu, rouge ou vert, les couleurs nous racontent leurs désaccords et leurs harmonies. Les interprétations sont toutes sans fautes et très touchantes.

Mon roi (2015) de Maïwenn ★ 8/10 ♡

→ Dispo sur Mycanal

Après un grave accident de ski, Toni va devoir se reconstruire. Reconstruire son corps, mais aussi son esprit.

Le film raconte avec beaucoup de force et d'intensité, sans jamais en faire trop, une relation malsaine, destructrice mais à laquelle l’héroïne a du mal à sortir.

Le péril jeune (1994) de Cédric Klapisch ★ 7/10

→ Dispo sur LaCinetek

Quatre amis de lycée se retrouvent dans la salle d'attente d'une maternité, pour la naissance du bébé de leur ami mort d'une overdose quelques jours plus tôt. Pour meubler le temps, ils commencent à évoquer les souvenirs de leur année de terminale, leurs amitiés, leurs amours, leurs révoltes.

Ces adolescents, un peu privilégiés, se rebellant contre toute autorité, sont finalement très attachants et nous raconte quelque chose d'universel. Il y a en effet un sentiment d'universalité qui se dégage de ces histoires entre-mêlées. Certaines scènes se déroulant au lycée auraient pu être écrites aujourd'hui.

Le livre de la jungle (2016) de Jon Favreau ★ 6/10

→ Dispo sur Disney+

Il y a un gros travail qui a été fait sur les paysages, et les animaux en images de synthèse sont assez impressionnants. Le jeune acteur qui joue Mowgli s'en sort très bien, surtout qu'il a dû jouer principalement sur fond vert et qu'il est le seul acteur. J'avais peu de souvenirs du dessin animé, donc j'ai pris du plaisir à revoir cette histoire, même si je m'interroge toujours sur la pertinence de refaire les films d'animation Disney en live action.

💻 Séries :

Killing Eve - saison 1,2 et 3 ★ 6/10

Plus les épisodes passent, et plus je m’ennuie.

La saison 1 était vraiment intéressante malgré quelques défauts, la saison 2 était légèrement en-dessous, et la saison 3, disons que je continue de regarder par habitude. Et parce que j’adore Villanelle.

Ce personnage est incroyable, excentrique au possible et drôle, stylée en toutes circonstances, attachante. Jodie Comer est incroyable dans ce rôle et apporte tellement au personnage avec ces expressions du visage, ces différents accents, etc. Les personnages complexes de femmes tueuses sont très rares, alors ça fait du bien de voir une sérié innover un peu. Surtout une série créée et écrite par des femmes.

Mais la pseudo romance entre les protagonistes est tellement peu subtile, tellement mal amenée, les facilités de scénarios et les incohérences se multiplient, l'intrigue n'avance plus. Bref, j'avais de grosses attentes en commençant cette série et j'avais vraiment envie de l'apprécier, mais j'ai vraiment été déçue.

J'ai également commencé Le bureau des légendes. Je n'ai vu pour l'instant que la saison 1, donc difficile de juger, mais j'aime beaucoup et je vais certainement continuer.

📖 Livres :

The haunting of Hill House (1959) de Shirley Jackson ★ 7/10

Pur roman gothique, le livre est une plongée dans la tête d'Eleanor Vance, jeune femme isolée, dont les démons intérieurs vont ressortir lors de son séjour à Hill House. J'ai apprécié le style, assez vivant, et qui suggère une atmosphère glauque et peu rassurante dès le début. Eleanor, qui n'est pas la narratrice mais dont la perception est centrale au roman, est peu fiable, et amène le ou la lecteur·ice à s'interroger sans cesse et à toujours rester sur ses gardes.

La série du même nom, que j'avais adoré, s'est beaucoup éloignée du livre, mais est très qualitative. On retrouve la maison hantée, les secrets et le malaise qui imprégnait déjà la série, mais j'ai trouvé les personnages plus complets et les dynamiques entre eux plus intéressantes dans la série.

🎧 Podcasts :

Sold Out :

Ce podcast de Delight nous fait entrer dans le quotidien de professionnels de l'industrie du spectacle. Chaque épisode est consacré à un·e intervenant·e du monde du spectacle, directeur·ice de théâtre, de festival etc. Pour l'instant, seulement deux épisodes ont été consacrés à des femmes, j'espère qu'il y en aura plus à l'avenir, mais c'est un podcast très intéressant par ailleurs. Les Hors-série sortis pendant le confinement sont centrés sur le lien entre la crise sanitaire et la culture, et sur les pistes pour réinventer la culture au sortir de la crise.

Épisodes écoutés ce mois-ci :

Hors-Série #1 - Jérôme TREHOREL / Les Vieilles Charrues

Hors-Série #2 - Pierre BEFFEYTE / Festival Off d'Avignon

Le téléphone sonne : Après la crise, avez-vous envie de quitter la ville ? ♡

Il m'arrive de temps en temps d'écouter ce podcast de France Inter, et j'ai trouvé cet épisode vraiment intéressant. Il traite de l'exode rural, des disparités entre aire urbaine et aire rurale. Les interventions étaient toutes pertinentes et lancent plein de pistes de réflexion sur l'engorgement des villes, sur la revitalisation des aires rurales, etc.

La compagnie des œuvres :

On m'a conseillé ce podcast littéraire de France Culture et j'ai choisi de commencer par les épisodes consacrés à Flaubert. Le podcast est très dense mais très intéressant. J'ai déjà mis quelques épisodes de côté, et je piocherai dans les épisodes au fil de mes lectures.

Épisodes écoutés ce mois-ci : → Flaubert : sa vie, son oeuvre

Une sacrée paire d’ovaires :

Dans ce podcast féministe, Marie Bongars met en lumière des parcours de femmes plus ou moins connues, et qui ont un parcours atypique. Les parcours de ces femmes sont narrés comme des biographies, il n'y a pas d'intervenants extérieurs ou de discussions par exemple. Cela peut paraître monotone et peu dynamique, mais le format court des épisodes (environ 15 minutes) permet de ne pas s'ennuyer et d'aller à l'essentiel de la vie de ces femmes.

Épisode écouté ce mois-ci :

→ June Almeida, la scientifique qui découvrit le coronavirus

Quoi de meuf :

Après avoir vu pas mal de gens en parler sur les réseaux sociaux, j'ai enfin découvert ce podcast féministe intersectionnel, produit par Nouvelles Écoutes. J'ai trouvé certains épisodes superficiels et pas forcément très marquants, mais certains, que je cite ci-dessous, sont vraiment informatifs, et importants.

Épisodes écoutés ce mois-ci :

#72 - Les féminazies contre-attaquent : pour une misandrie de confort

#69 - Où est la littérature érotique féministe ? ♡

#42 - Le périnée, visite guidée ♡

La poudre :

On ne présente plus ce podcast, véritable référence du genre. Créé et animé par Lauren Bastide, il mérite tout son succès car les épisodes sont toujours bienveillants, construits et inspirants.

Épisode écouté ce mois-ci :

#75 - Iris BREY ♡

🎵 Musique :

Côté musique, rien de très marquant ou de grosses découvertes, si ce n'est le nouvel EP de Selah Sue : Bedroom. J'aime beaucoup ce qu'elle fait habituellement, et même si cet EP change un peu de son style habituel j'ai bien apprécié. Composé pendant le confinement et inspiré par sa maternité, on y trouve des chansons très douces et épurées. C'est très apaisant (surtout Heartbeat et You).

🎭 Spectacles & festivals :

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🎨 Expositions :

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🎮 Jeux :

Les Sims 4

Nul besoin de présenter ce jeu iconique, auquel j'ai beaucoup joué pendant le confinement. J'ai notamment testé de nouvelles extensions, que j'ai trouvé vraiment chouettes : Dans la jungle et Iles paradisiaques.

Si vous aimez les Sims et que vous souhaitez acheter des extensions qui ajoutent vraiment du gameplay et qui sortent un peu de l'ordinaire je vous les conseille.