Bilan culturel #2 - Octobre 2019
- Julie
- 31 oct. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2020

🎧 Musique & Podcast :
J’ai écouté une bonne partie des épisodes de Parlons Péloches, podcast qui traite du cinéma genre par genre, et finalement, j’ai un avis assez mitigé.
J’apprécie la structure, où chaque épisode est consacré à un genre cinématographique (le drame social, le survival, le film d'action, ...) et j’apprécie encore plus la section où chaque chroniqueur donne ses films références dans ce genre car ils donnent généralement de très bonnes références, parfois méconnues, qui permettent d'enrichir sa liste de films à voir.
Cependant, je trouve l'analyse du genre et des films cités souvent un peu superficielle. Même s’il y a des débats très intéressants, j'ai parfois plus l'impression d'écouter une bande de potes parler de cinéma plutôt qu'un podcast pointu et exigeant sur le cinéma.
J'ai eu également beaucoup de mal avec les épisodes avec d’autres podcasters. Les invités sont souvent des personnes sans aucune expertise sur le cinéma et qui n’apportent pas grand-chose à la table. Je trouve ces épisodes brouillons et encore plus superficiels qu’habituellement.
Globalement, c’est un podcast vraiment divertissant, qui permet de découvrir des films, mais qui reste un peu trop superficiel selon moi.
🎬Films :
Le mois d’octobre a été relativement calme en sorties culturelles, j’en ai donc profité pour regarder plein de films.
Parmi ceux qui m'ont réellement marqué (en bien ou en mal), il y a d’abord Midsommar (2019) de Ari Aster. En quelques mots, c’est un film qui a été vendu comme un film d’horreur mais c’est plus un drame/thriller psychologique qui est très riche et traite de beaucoup de thèmes qui s'entrelacent, notamment du couple, du deuil, de vengeance ...
C’est un film qui prend son temps mais c’est beau, c’est dérangeant, les émotions et sensations sont brutes, et l’actrice principale Florence Pugh que j’avais découverte dans The Young Lady, y montre encore une fois que c’est une actrice de grand talent.
In the tall grass (2019) de Vincenzo Natali, je ne vais pas m’attarder sur ce film parce qu’il n’y a pas grand-chose à sauver dedans. Adapté d'une histoire de Stephen King, l'idée de départ était intéressante, mais les acteurs sont moyens, l’intrigue n’a aucun sens, visuellement c’est assez kitsch et laid. Bref, à éviter.
Crawl (2019) de Alexandre Aja. C’est un bon petit thriller efficace, son réalisateur, habitué de l’horreur, sait manier le suspens et comment faire monter la tension.
Le film comporte quelques incohérences, mais livre des personnages suffisamment bien interprétés et bien écrits pour qu'on s'attache à eux et qu'on s’investisse dans l'histoire.
De plus, le film évite les écueils sexistes qu'on trouve parfois dans ce type de films. Le film met en scène une héroïne volontaire et débrouillarde, qui met tout en œuvre pour sauver un homme, ici son père, (et non l'inverse). De plus, l'actrice n'est à aucun moment sexualisée, on évite ainsi de tomber dans le "male gaze". Le film n’a rien d’un chef-d’œuvre, mais c’est un bon divertissement à regarder sous sa couette un jour de pluie, et honnêtement ça fait du bien de voir ce genre d’héroïnes à l’écran. Comme quoi ça n’a rien de compliqué d’écrire des rôles féminins un minimum consistant.
Le Couperet (2005) de Costa-Gavras. Ce film français raconte le parcours d'un homme qui est licencié après des années de loyaux services et qui sera prêt à tout pour retrouver un travail. C'est un film cynique, qui oscille habilement entre le drame et la comédie noire. Les acteurs sont bons, et j'ai trouvé très pertinent le propos du film, tout en subtilité, sur le monde du travail et la société qui n'épargne pas ses travailleurs.
Côté sorties, je voulais voir Papicha de Mounia Meddour et Atlantique de Mati Diop, mais aucun des deux ne passait dans un cinéma proche de chez moi malheureusement.
J'ai vu seulement un film en salles, mais c'est un film qui valait le coup :
Joker, de Todd Philips.
" What do you get when you cross a mentally ill loner with a society that abandons him and treats him like trash? "
Déjà pourquoi le concept du film est intéressant ? L’idée de prendre un des méchants les plus emblématiques de l’univers des comics et en faire un drame psychologique est très intéressante. Le film n’a rien d’un film d’action classique, c’est vraiment une étude de personnage. Cependant, le film relie habilement le personnage de Arthur Fleck/Joker a l’univers Batman, grâce à des éléments dispersés ici et là, mais c’est vraiment l’histoire de cet homme, mentalement instable et isolé, à qui il n’est épargné aucune souffrance.
Visuellement le film est superbe, il y a de très belles scènes, mais le gros point fort est évidemment l’interprétation de Joaquin Phoenix qui incarne réellement le personnage, jusque dans sa gestuelle, sa façon de s’exprimer, de se déplacer, etc.
En parallèle de sa descente dans la folie, on suit une la montée d’une colère sociale, dont Joker deviendra malgré lui le symbole. Le film est finalement une critique d’une société dysfonctionnelle qui ne prend pas soin des plus fragiles, racontée à travers le parcours d’un homme qui en subit toutes les conséquences. Il est facile de faire le lien entre les événements du film et l'actualité.
D’ailleurs, des protestations ont lieu actuellement au Liban, et les manifestants ont adopté le maquillage du Joker, qui agit comme symbole de la révolte (source) Cela interroge sur le lien complexe entre la fiction et la réalité.
💻 Séries :
The Wire - saison 1, ou Sur Écoute, en français, est une série policière américaine se déroulant à Baltimore, diffusée entre 2002 et 2008 et qui a connu un succès critique assez important.
Je n’ai pour l’instant terminé que la saison 1, qui montre le quotidien d’une équipe dédiée à démanteler un réseau de drogues. J’ai apprécié les personnages qui évitent tous clichés, les policiers ne sont à aucun moment montrés comme des héros lisses, ils peuvent se montrer idiots, voire carrément violents, et les dealers quant à eux ne sont pas non plus seulement les « méchants » de l'histoire. Chaque personnage a ses propres caractéristiques, ses failles ...
Une intrigue prenante et sans manichéisme, qui dépeint avec réalisme les problématiques de drogue et de corruption aux États-Unis.
Unbelievable est une mini-série de 8 épisodes, disponible sur Netflix.
C’est encore une fois une série policière qui s'attache cette fois à montrer le parcours d'une victime de viol que personne ne croit. Deux détectives vont alors reprendre l'enquête et s'acharner jusqu'à attraper le violeur.
J’ai apprécié la neutralité de la mise en scène, la série ne tombe jamais dans le voyeurisme malsain et au contraire fait preuve d'empathie envers les victimes de viol, tout en étant très réaliste.
Les trois actrices principales sont excellentes, et le duo des détectives (interprétées par Toni Collette et Merritt Wever) est dynamique et fonctionne très bien.
Les femmes sont encore trop peu présentes dans la création audiovisuelle, c’est donc encourageant de voir une bonne série dotée d’un casting principalement féminin, écrite et réalisée principalement par des femmes, et qui aborde de telles problématiques.
📖 Livres :
" On m'a appris la notion de chaleur humaine, de valeur morale. moi je croyais en l'homme, n'étais-je donc qu'une idéaliste ? "
Simone Veil, l'immortelle, bande dessinée d'Hervé Duphot et Pascal Bresson, retrace une partie de la vie de Simone Veil, de son adolescence dans les camps de concentration, au passage de la loi sur l'IVG.
Outre la restitution de certains faits historiques, cette BD déborde d'émotions, et les dessins (notamment les plans sur les visages) restituent au plus près les émotions de Simone Veil, par exemple son angoisse avant son discours mythique à l'Assemblée nationale,
C'est donc une BD émouvante et inspirante sur le parcours d'une femme qui a fait preuve de résilience et d'une force de caractère incroyable.
🎭 Spectacles & festivals :
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🎨 Expositions :
Toulouse Lautrec – Résolument moderne (9 Octobre 2019-27 janvier 2020 au Grand Palais)
Enfin, j’ai visité l’exposition consacré à Toulouse Lautrec, au Grand Palais.
L’exposition, par son parcours thématique, s’attache à montrer le but premier de son art, à savoir « faire vrai et non pas idéal ». À travers ses œuvres, Toulouse Lautrec souhaitait montrer le mouvement et l'essence de la vie et les sentiments tels qu’ils existent réellement, sans fard.
Il est difficile de résumer en quelques mots l’intérêt de cette expo, surtout que je suis loin d’être une spécialiste de l’art pictural, mais toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension sont disponibles lors de la visite !





Hello ! Je ne connaissais pas du tout ce film et tu m'as donné envie de le découvrir ! Hâte de le regarder 😊